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08.03. Babel - Chapitre VIII (3/4)

lundi 7 janvier 2008


(Episode précédent)

— N’exagérons rien. Tu es vraiment décidé à y aller ?

— Et comment !

— Et comment, répéta Patricia qui était restée silencieuse jusque-là.

— Toi, tu ne vas pas recommencer, gronda Alain. J’y vais seul, c’est trop dangereux pour toi.

— Mais s’il y a encore des gens vivants dans la tour, peut-être que mon père…

Elle n’acheva pas sa phrase, mais Alain comprit ce qu’elle voulait dire. Elle lui avait déjà sauvé la vie une fois en faisant preuve d’une sacrée dose de courage et ferait une bonne coéquipière. C’est pourquoi il capitula rapidement :

— D’accord, tu viens avec moi, dit-il en haussant les épaules.

De toute façon, il était persuadé que, quels que soient ses arguments, elle aurait le dernier mot… Alors, à quoi bon une inutile discussion ?

— Si j’ai bien compris ton raisonnement, reprit Alain, il faut que nous nous fixions un rendez-vous à une heure donnée, heure à laquelle tu nous enverras une cabine.

— Exact !

— D’accord… Avant de fixer l’heure du rendez-vous, je vais aller faire quelques courses.

— Pourquoi ?

— Tu crois que je vais aller me balader comme ça dans les catas ? Je préfère prendre au moins une lampe… Et puis un walkie-talkie pour rester en communication avec toi.

— Un talkie ? Il ne passera ni sous terre, ni dans la tour.

— Alors, comment faire ?

— J’ai une solution : tu emportes un des ces petits terminaux portables… D’après les fichiers de description que j’ai pu consulter dans les ordinateurs de la tour, Babel est entièrement câblée : tu devrais trouver des prises informatiques dans toutes les salles… y compris dans l’ascenseur !

— Mais je ne sais pas utiliser ces trucs-là…

— Je t’avais bien dit qu’un jour tu devrais te mettre à l’info !

— Ok, ok…

— Bon, voilà une petite doc. Lisez-la ! Pendant ce temps je vais aller faire tes foutues courses : il vaut mieux que tu ne sortes pas.

— Tu as raison.

Alain indiqua à Marc la liste des objets dont il pensait avoir besoin : lampe, piles de rechange, boussole… Marc prit soigneusement note de cette énumération et partit quelques minutes plus tard.

Restés seuls, Alain et Patricia se mirent au travail, cherchant à déchiffrer le mode d’emploi fourni par Marc.

Ils n’avaient pas dépassé la moitié de la brochure, pourtant peu épaisse, quand leur ami revint, porteur des objets demandés :

— Voilà, tout est là, dit-il.

— Je te dois combien ? demanda Alain.

— On fera les comptes plus tard.

— Je préférerais les faire maintenant. On ne sait jamais, si je ne reviens pas.

— Ne dis pas de conneries ! Et puis ça te motivera pour rentrer !

— Comme tu veux.

— Sais-tu te servir du terminal ?

La réponse d’Alain fut assez laconique :

— Euh…

— J’ai compris ! Je t’explique…

Marc passa l’heure suivante à familiariser Alain et Patricia au fonctionnement du petit terminal, puis Alain déplia le plan des catacombes et essaya de chiffrer le temps qu’ils mettraient à parcourir le labyrinthe souterrain.

Environ une minute plus tard, il releva la tête :

— Je compte une heure pour aller jusqu’au commissariat, y compris le temps de convaincre le planton de fermer les yeux pendant que nous ouvrirons la trappe. Ensuite nous aurons entre un et deux kilomètres à parcourir…

— Tant que ça ? l’interrompit Patricia.

— Oui…

— Pourtant de ton commissariat à la tour, il n’y a pas tant…

— Oui, mais nous allons au pilier le plus éloigné, en prenant un trajet qui est loin d’être rectiligne.

— Combien de temps penses-tu mettre ? questionna Marc.

— Je compte au plus une heure sous terre…

— Soit un total de deux heures…

— Oui… Nous partirons vers seize heures. Je sais qui sera de garde au commissariat à ce moment-là. Je le connais bien, il nous laissera sûrement descendre sans trop de problèmes.

— Si tu veux… Donc je dois faire descendre la cabine pour dix-huit heures. C’est noté ! Je vais juste…

Marc n’acheva pas sa phrase, pensif.

— Oui ?

— Je vais prendre le temps de préparer quelques programmes.

— Pour quoi faire ?

— Bof, quelques utilitaires, pour pouvoir suivre votre progression et faciliter nos connections. Ça ne prendra pas beaucoup de temps.

— De toute façon, du temps, on en a, remarqua Alain en consultant sa montre.

— C’est vrai. Je programme tout ça… Pendant ce temps-là, vous devriez aller vous reposer tous les deux. Je pense que vous en aurez besoin.

Ils obéirent et bientôt sombrèrent une nouvelle fois dans un sommeil sans rêve.

Ce fut Marc qui vint les réveiller :

— Debout, il est temps de partir. Vous avez juste le temps de manger un morceau.

Ils s’exécutèrent et furent bientôt en route vers le commissariat du quatorzième arrondissement…

.
..

Pendant tout le trajet, Alain avait cherché quel prétexte il pourrait bien donner pour que le planton les laisse descendre… En vain ! D’ailleurs, il se posait encore la question lorsqu’ils arrivèrent en vue de la fameuse trappe.

Alain eut alors l’idée qu’il cherchait depuis près d’une heure. Il demanda à Patricia de rester près de la plaque de bois, toujours maintenue fermée par le bloc de béton, et s’approcha de son collègue qui montait la garde devant le commissariat.

Lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques mètres de lui, il fut reconnu :

— Salut, Alain.

— Salut.

— Qu’est-ce que tu fous ici ? Je te croyais en congé.

— Je le suis ! J’ai juste un petit service à te demander.

— Dis toujours…

Alain se rapprocha de lui et, parlant à mi-voix, lui confia :

— Tu vois, la fille là-bas ?

— La jolie rouquine ? demanda-t-il sur le même ton.

— Oui.

— Hé bien ?

A suivre...


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