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11.02. Babel - Chapitre XI (2/4)

lundi 24 mars 2008, par Luc de Bauprois


(Episode précédent)

— Tu as une explication à me fournir je suppose ? demanda-t-elle, acide.

— Je n’en vois qu’une : le souffle de l’explosion nous a projeté dans l’espace. D’ailleurs on va bien le voir, dit-il en se penchant pour scruter à travers l’épaisse vitre.

Il eut un léger recul lorsqu’il constata à quel point la température de la plaque de verre avait baissé : bientôt il serait impossible d’y toucher sans y laisser la peau des doigts. Heureusement leurs chaussures les isolaient encore temporairement de ce contact glacé. Alain en fit la remarque :

— On ne peut pas rester ici. On va crever de froid !

— Tu as vu où est la porte, fit-elle en lui montrant le plafond.

— En haut, je sais… Mais en s’aidant des montants métalliques supportant les bacs, on peut l’atteindre, ajouta-t-il en commençant l’escalade.

— Mais, de l’autre côté…

— Quoi, de l’autre côté ?

— C’est peut-être le vide !

— Tu sais, foutus pour foutus… Allez viens !

— Non, répondit-elle, craintive. J’aime mieux rester ici.

— Patricia ! dit-il sur un ton légèrement menaçant.

— Non !

Alain allait redescendre la chercher lorsqu’un éclair lumineux provenant de l’extérieur attira son attention. Il s’arrêta, scrutant les profondeurs du vide intersidéral.

Là-bas, parmi les faibles lueurs des étoiles infiniment lointaines, un petit point lumineux fonçait vers eux. De minuscule, il devint rapidement énorme et menaçant.

Patricia avait suivit son regard inquiet. Elle vit, elle aussi, la gigantesque masse de roche incandescente qui fonçait vers eux.

— Une météorite ! cria-t-elle.

Cette nouvelle peur eut raison de la précédente et elle s’élança à l’assaut des poutrelles métalliques, dépassant Alain dans son ascension vers la seule porte de sortie.

Celle-ci s’ouvrit sans problème. Ils se retrouvèrent assis dans la grande salle qui paraissait à présent normale ; la pesanteur ayant changé de direction, le gigantisme des plafonds avait disparu : ils marchaient sur ce qui, autrefois, était un mur, dans une pièce immense, mais harmonieusement proportionnée…

Alain referma soigneusement la porte qu’ils venaient de franchir, comme si le frêle vantail pouvait les protéger des périls extérieurs.

— Ça va mieux ? demanda-t-il.

— Oui. Encore une fois je me suis conduite comme une idiote…

— Mais non, mais non, objecta Alain qui n’en pensait pas moins.

— Hypocrite ! répondit-elle en souriant.

Mais son sourire se figea en une grimace peu avenante et elle se mit à sangloter doucement.

— Le contrecoup des émotions, songea Alain qui, lui-même, n’était pas loin de craquer nerveusement.

Il la prit dans ses bras, cherchant à la rassurer de sa mâle présence. Cherchant à se rassurer lui-même, en fait…

Ils restèrent ainsi quelques secondes, étroitement enlacés, se berçant l’un l’autre en un doux rythme ensorcelant.

Patricia essuya ses larmes et jeta à Alain un regard embué mais plein de charme.

Elle leva les yeux vers lui, lèvres offertes. Il pencha la tête vers elle et leurs bouches se joignirent avec une infinie douceur. Puis leurs lèvres s’animèrent et leurs langues se mêlèrent en un baiser torride qui enflamma leurs sens.

Étroitement enlacés, leurs deux corps n’étaient séparés que par l’épaisseur de leurs vêtements. Alain tenta de défaire le premier bouton du chemisier de Patricia. Elle se recula un peu, retenant sa main dans la sienne et le regarda d’un air à la fois soumis et légèrement réprobateur :

— Alain, commença-t-elle…

La ramenant contre lui, il la fit taire d’un nouveau baiser et écarta sa main. Puis, toujours avec des mouvements emplis d’une douceur immense, il recommença à dévoiler sa poitrine.

Il glissa sa main dans l’échancrure du vêtement et se mit à la caresser. Sa peau était si chaude, si douce…

Elle avait abandonné toute velléité de résistance et, emportée elle aussi par le tourbillon du désir, elle se mit à écarter les vêtements d’Alain sans cesser de l’embrasser voluptueusement.

Lorsqu’ils furent tous deux à demis nus, Alain s’écarta légèrement d’elle, goûtant avec un plaisir non dissimulé la joie de deviner son corps lascif et superbe, à moitié voilé par ses vêtements défaits.

A suivre...


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