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11.04. Babel - Chapitre XI (4/4)

lundi 7 avril 2008, par Luc de Bauprois


(Episode précédent)

— Ouf, soupira-t-il tandis que les vantaux de métal encaissaient la charge des hommes en blanc. Sauvés !

— Du moins pour l’instant !

Alain fit une moue qui pouvait passer pour une approbation :

— Où va-t-on ? demanda-t-il.

— Au troisième étage de la septième section…

— Pourquoi là ?

— Je ne sais pas trop… En fait j’ai pensé que seul le centre de la tour avait du résister aux explosions, alors je n’ai pas voulu aller trop loin… Et surtout pas vers le bas : si l’explosion des bombes a projeté la tour dans l’espace, il ne doit pas rester grand chose de ses fondations…

— Peut-être ne reste-t-il rien de la terre !

— Tu penses que…

— Qui sait ? Tu te souviens de ce bolide enflammé qui a croisé notre route ? C’était peut-être même un morceau de Paris…

— Tu crois ?

— Il y a des chances, dit-il d’un ton docte. Dans l’espace tout est glacé, sauf les étoiles… et les débris d’une explosion récente !

— On a quand même de la chance…

— De la chance ? Bof ! Coincés ici avec une bande de dingues qui ne pensent qu’à s’emparer de nous et sans rien à bouffer… Sans compter que l’air va bientôt commencer à manquer. Il aurait peut-être mieux valu crever tout de suite.

— Tu es bien sombre…

— Tu vois une autre alternative peut-être ?

Elle resta silencieuse, cherchant désespérément à trouver une solution réconfortante à leur précaire situation. En désespoir de cause elle commença :

— Tout à l’heure, toutes ces caisses… Je sais que tu ne le crois pas, mais si la tour était un abri ? Après tout, elle a bien résisté aux bombes, à l’espace…

— Je veux bien qu’il y ait des provisions… Mais l’énergie ? et l’air ?

— Pour l’air, on peut le recycler avec des plantes…

— C’est vrai.

— Quant à l’énergie, il suffit d’une pile atomique…

— Elle ne durera pas toujours !

— C’est vrai. Mais d’ici là, on aura le temps de trouver autre chose. Je ne sais pas, moi. L’énergie solaire par exemple !

— L’énergie solaire, répéta Alain, songeur. J’ai déjà entendu ça à propos de la tour…

— Où ça ?

— Je ne sais plus… Attends ! J’y suis ! Ton tuteur, il m’avait dit que le voile était une gigantesque cellule solaire…

— Tu vois ! clama-t-elle, triomphante. Tout a été prévu dans l’espoir que la tour soit un abri sûr pour les générations futures…

— Tu as peut-être raison.

— Comment ça, peut-être ? J’ai sûrement raison !

Tout à coup l’avenir leur semblait moins sombre. Mais il fallait encore qu’ils échappent à leurs poursuivants. Combien de temps pourraient-ils rester cachés ? Comment allaient-ils survivre ?

Alain prit la main de sa compagne :

— Tu as raison… Nous devons tout faire pour vivre ! En premier lieu, nous devons leur échapper…

Elle ne prit pas la peine de lui demander à qui ils devaient échapper. Il n’en savait rien lui non plus…

— Quand on arrivera, on recommence comme tout à l’heure. Je fonce et tu me suis… D’accord ?

— Pas de problème…

Mais l’ascension semblait s’éterniser et ils sentaient l’impatience les gagner : ils ne pouvaient rien faire si ce n’est attendre d’arriver. Pas moyen d’influer sur leur destin…

Mais, même l’attente leur sembla infinie, le temps consentit à passer et la cabine commença bientôt à ralentir.

Comme quelques heures plus tôt, Alain se posta derrière les portes, l’œil rivé à l’interstice qui subsistait entre elles. Il put bientôt apercevoir la salle où ils allaient s’arrêter… Horreur ! Un groupe d’hommes en blanc attendait derrière la porte !

— Il y a du monde. On fonce ensemble, ordonna Alain.

Dès que les portes s’ouvrirent, ils bondirent, bousculant au passage les hommes à l’immaculée combinaison qui restèrent ébahis par tant de précipitation.

— Au revoir, Ingnam, clama derrière eux la voix synthétique.

En entendant ces paroles, l’expression de surprise des hommes se mua en une grimace colérique et haineuse.

— Ingnam, sale traître ! reviens ici, cria l’un d’entre eux.

Un autre sortit une arme et les ajusta.

Le premier coup les manqua, de peu sans doute, car Alain entendit la balle siffler à ses oreilles.

Au deuxième coup, il sentit sa compagne s’écrouler à ses côtés.

Le troisième projectile fut pour lui. Il chancela avant de tomber, en arrière, juste à côté du corps de Patricia…

A suivre...


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